Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/204

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VIII.

ËPITAPHE DE MARIE.

Gv reposent les os de ma belle Marie,
Qui me fit pour Anjou quitter mon Vandomois,
Qui m’enivra le cœur au plus verd de mes mois,
Qui fut toute mon tout, mon bien et mon envie.
En sa tombe repose honneur et courtoisie,
Et la jeune beauté qu’en l’aine je sentais,
Et le flambeau d’Amour, ses traicts et son carquois T
Et ensemble mon cœur, mes pensers et ma vie.
Tu es, belle Marie, un bel astre des cieux :
Les anges tous ravis se paissent de tes yeux »
La terre te regrette, ô beauté-sans seconde 1
Maintenant tu es vive, et je suis mort d’cnnuy :
Malheureux qui se fie en l’attente d’autruy i
Trois amis m’ont trompé, toy, l’amour et le monde.