Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

gués ne sont pas,nées d’elles-mêmes en façon d’herbes, racines et arbres ; les unes infirmés et débiles en leurs espérances ; les autres saines et robustes, et plus aptes à porter le faix des conceptions humaines, mais que toute leur vertu est née au,monde, du vouloir et arbitre des mortels. C’est pourquoi on ne doit ainsi louer une langue et blâmer l’autre, vti qu’elles viennent toutes d’une même source et origine : c’est la fantaisie des hommes ; et ont été for- mées d’un même jugement à une même fin : c’est pour signifier entre nous les conceptions et intelligences de l’esprit. Il est vrai que par succession de temps, les Unes pour avoir été plus curieusement réglées sont devenues plus riches que les autres ; mais cela ne se doit at- tribuer à la félicité desdites langues ; mais au seul artifice et industrie des hommes. A ce propos, je ne puis assez blâmer la sotte arro ganec et témérité d’aucuns de notre nation, qui n’étant rien moins que grecs ou latins dé- prisent ou rejettent d’un sourcil plus que stoï- que, toutes choses écrites en François. »