Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/24

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défaut de sa nature Aussi apte à engendrer que les autres, mais par la faute .de ceux qui l’ont eu en garde et ne l’ont Cultivée à suffi- sance. Que si les anciens Romains eussent été aussi négligés à la culture de leur langue, quand premièrement elle commença à pulluler ; pour certain, en si peu de temps elle ne fût devenue si grande ; mais eux en guise de bons agriculteurs^ l’ont premièrement transmuée d’un lieu sauvage dans un lieu domestique ^ puis, afin que plutôt et mieux elle pût fructi- fier, coupant à l’entour les inutiles rameaux, l’ont pour échange d’iceux restaurée de ra- meaux francs et domestiques, magistralement tirés de la langue grecque, lesquels soudaine - ment se sont si bien entés et faits semblables à leurs troncs, que désormais ils n’apparois-t- sent plus adoptifs, mais naturels. »

Suit une diatribe contre les traducteurs qui abondoient alors, comme il arrive,toujours à de pareilles époques littéraires. Dubeïlay pré tend «que ce labeur de traduire n’est pas un moyen suffisant pour élever notre vulgaire