Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/360

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Est-ce vice ou vertu qui leur fureur domine l
L’un, alléché d’espoir do gagner vingt pour cent,
Ferme l’œil à Sa pcrto, et librement consent
Que l’autre le despouillo, et ses meubles engage,
Mcsme, s’il est besoin, baille son héritage.
Or le plus eot d’cntr’eux je m’en rapporte à lui,,
Pour l’un il perd son bien, l’autre celuid’autrui.
Pourtant c’est un trafic qui suit tousjours sa route,
Où bien moins qu’à la place on a fait banqueroute,
Et qui, dans le brelan se maintient bravement,
N’en desplaise aux arrests de nostre parlement.
Pensez-vous, ; sans avoir ses raisons toutes prestes,
Que le sieur de Provins persiste en ses.reques te s.
Et qu’il ait, sans espoir d’estre mieux à la court,
A son long balandran changé son manteau court,
Bien que, depuis vingt ans sa grimace importune
Ait à sa défaveur obstiné là fortune ?
«
Il n’est pas le Cousin, qui n’ait quelque raison.
De peur de réparer il laisse sa maison ;
Que son iict ne défonce,11 dort dessus la dure ;
Et n’a /crainte du chaud, que l’air pour couverture :
Ne se pouvant munir encontre tant de maux
Dont l’air intempéré fait guerre aux animaux,
Comme le chaud, lç froid, les frimas et la pluie,