Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/367

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Son nez haut relevé sembloit faire la nique
A l’Ovide Nason, au Scipion Nasique,
Où maints rubis balez, tous rougissants de vin,
Monstroient un HAC ITUR à la Pomme du pin…

Quant au reste du corps, il est de telle sorte
Qu’il semble que ses reins et son espaule torte
Facent guerre à sa teste, et par rébellion
Qu’ils eussent entassé Osse sur Pélion : :
Tellement qu’il n’a rien en tout son attelage
Qui ne suive au galop la trace du visage.

Pour sa robe, elle lut autre qu’elle n’estoit
Alors qu’Albert lé Grand aux festés la portoit ;
Mais tousjours recousant pièce à pièce nouvelle,
Depuis trente ans c’est elle, et si ce n’est pas elle
Ainsi que ce vaisseau des Grecs tant renommé,
Qui survescut au temps qui l’avoit consommé.
Une teigne affamée estoit sur ses espaules,
Qui traçoit en arabe Une carte dés Gaules.
Les pièces et les clous, semez de tous costez,
Hepréséntolènt les bourgs, les monts et les citez,
Les filets séparez, qui se tenoit à peine,
Imitoient les ruisseaux coulant dans une plaine.
Les Alpes, en jurant, lui grimpoient au collet ;
Et Savoi’ qui plus bas ne pend qu’à un filet.
Les puces et les poux, et telle autre quenaille,