Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/375

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Qui casse, le museau ; qui son rival esborgne ;
Qui jette un pain, un plat,une assiette, un couteau ;
Qui, pour une rondache, empoigne un escabeau.
L’un fait plus qu’il ne peut ; et l’autre plus qu’il n’ose.
Et pense, en les voyant, voir la métamorphose
Où les centaures saouz, au bourg atracien,
Voulurent, chauds de reins, faire nopces de chien ;
Et, cornus du bon père, encorner le Lapithe,
Qui leur fit à la fin enfiler la guérite,
Quand avecques des plats, des tréteaux, des tisons,
Par force les chassant mi-morts de ses maisons,
11 les fit gentiment, après la tragédie,
De chevaux devenir gros asnes d’Arcadie.

Nos gens en ce combat n’estoient moins inhumains,
Car chacun s’esorlmoit et des pieds et des mains ;
Et comme eux, tout sanglants en ces doctes alarmes,
La fureur aveuglée en main leur mit des armes.
Le bon Jean orie, au meurtre 1 e.t ce docteur, haraultl
Le monsieur dit :Tout beau ;l’on appelle Girault.
A ce nom, voyant l’homme et sa gentille, trongne,
En mémoire aussi-tost me tomba la Gascongne :
Je cours à mon manteau, je descends l’escalier,
Et laisse aveoq’ s. es gens monsieur le chevalier,
Qui vouloit mettre barre entre ceste canaille.
Ainsi, sans coup ferir, je sors de la bataille,
Sans parler de flambeau, ni sans faire Autre bruit,