Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/45

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peu d’histoire de France ; et quand dans les collèges on sera parvenu à la savoir presque aussi bien que l’histoire ancienne, et quand aussi on consacrera à l’étude de la langue françoise quelques heures arrachées au : grec et au latin, un grand progrès sera sans doute accompli pour l’esprit national, et peut-être s’en suivra t-il moins de dédain pour la vieille littérature françoise, car tout cela se.tient.

J’ai accusé l’école de Ronsard de nous avoir imposé une littérature classique quand nous pouvions fort bien nous en passer, et surtout de nous l’avoir imposée si exclusive, si dédai- gneuse de tout le passé qui étoit à nous ; mais à considérer ses travaux et ses innovations

donné lieu à la dernière explosion de l’imitation des anciens, et que nous en aurons fini cette fois avec les Léonidas, et lesBrutus, et les Régulus,et les grandes odes pindariques, et les consuls, et les tribuns, et toute la défroque de la république romaine ajustée au xixe siècle ; c’est quelque chose déjà pour nous que d’avoir le coq gaulois en place de l’aigle clas- sique.