Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/51

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Qui conduit l’univers de l’un à l’autre bout,
Et fait, à tous humains ses justices égales,
Autant aux laboureurs qu’aux personnes royales.
Lequel nous supplions vous tenir en sa loi,
Et vous aimer autant qu’il fit David son roi,
Et rendre pomme à lui votre sceptre tranquille,
Car sans l’aide de Dieu la force est inutile.

On pourra juger d’après ces vers, dont le style est en général celui dé tous les discours de Ronsard, combien est ridicule l’accusation d’obscurité et de dureté qui depuis deux siècles flétrit ses poésies ; et il nous sera de plus loisi- ble d’avancer que La Harpe ne les avoit jamais lues, lorsqu’il s’écrie qu’on ne peut pas lire et comprendre quatre véis de suite dé Ronsard Qu’on me permette dé citer encore une de ses élégies, qui sans être partout aussi pure que le morceau précédent, lui est supérieure, ce me semble, sous le rapport de la poésie :

1 A MARIE»

Six ansétoient coulés, et la septième année
Étoit presques entière en ses pas retournée,