Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/7

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qui donnoit dernièrement quelques détails sur ce concours, nous apprend que le morceau couronné répondoit affirmativement à la question.

Elle y étoit vue de haut et traitée largement, comme on dit aujourd’hui : « Le moyen âge, s’écrioit le Lauréat, déborde sur nous par la littérature.... L’imagination peut seule rouvrir les sources du génie ; elle s’est précipitée sur les temps barbares ; elle y a cherché les vivantes puissances du moyen âge, le christianisme, la chevalerie, les querelles religieuses, les révolutions politiques, etc… » Mais l’accessit étoit d’un avis bien contraire ; toute la poésie possible, à son sens, étoit contenue dans le grand siècle : au delà, rien que barbarie et confusion...., quelques épigrammes de Marot exceptées ; rien que l’on pût comprendre avant Ronsard, et quatre vers de lisibles, tout au plus, chez celui-ci (d’après Laharpe). Puis l’accessit tançoit vertement ces novateurs rétrogrades qui veulent nous ramener à l’enfance de la poésie, nous proposant pour modèles des