Page:Nerval - La Bohème galante, 1855.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


C’était un trésor plein de charmes
Où son amour se conservait :
À chaque fois qu’il y buvait
Ses yeux se remplissaient de larmes.

Voyant ses derniers jours venir,
Il divisa son héritage,
Mais il excepta du partage
La coupe, son cher souvenir.

Il fit à la table royale
Asseoir les barons dans sa tour ;
Debout et rangée à l’entour,
Brillait sa noblesse loyale.

Sous le balcon grondait la mer.
Le vieux roi se lève en silence,
Il boit, — frissonne, et sa main lance
La coupe d’or au flot amer !

Il la vit tourner dans l’eau noire,
La vague en s’ouvrant fit un pli,
Le roi pencha son front pâli…
Jamais on ne le vit plus boire.

Faust.



— 2 —

LA SÉRÉNADE
(D’HULAND)


— Oh ! quel doux chant m’éveille !
— Près de ton lit je veille,