drienne est-elle aussi vraie que ces détails et que l’existence incontestable de l’abbaye de Châalis ? Pourtant c’est bien le fils du garde qui nous avait introduits dans la salle où avait lieu la représentation ; nous étions près de la porte, derrière une nombreuse compagnie assise et gravement émue. C’était le jour de la Saint-Barthélemy, — singulièrement lié au souvenir des Médicis, dont les armes accolées à celles de la maison d’Este décoraient ces vieilles murailles… Ce souvenir est une obsession peut-être ! — Heureusement voici la voiture qui s’arrête sur la route du Plessis ; j’échappe au monde des rêveries, et je n’ai plus qu’un quart d’heure de marche pour gagner Loisy par des routes bien peu frayées.
VIII. — Le Bal de Loisy.
Je suis entré au bal de Loisy à cette heure mélancolique et douce encore où les lumières pâlissent et tremblent aux approches du jour. Les tilleuls, assombris par en bas, prenaient à leurs cimes une teinte bleuâtre. La flûte champêtre ne luttait plus si vivement avec les trilles du rossignol. Tout le monde était pâle, et dans les groupes dégarnis j’eus peine à rencontrer des figures connues. Enfin j’aperçus la grande Lise, une amie de Sylvie. Elle m’embrassa. « Il y a longtemps qu’on ne t’a vu, Parisien ! dit-elle. — Oh ! oui, longtemps. — Et tu arrives à cette heure-ci ? — Par la poste. — Et pas trop vite ! — Je voulais voir Sylvie ; est-elle encore au bal ? — Elle ne sort qu’au matin ; elle aime tant à danser. »
En un instant, j’étais à ses côtés. Sa figure était fati-