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Page:Nerval - Les Filles du feu.djvu/280

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dis pas de sa fortune, mais vous en aviez bien pour deux, on le sait, et lui aussi.

Marcelli.

Faquin !…

Fabio.

Laissez-le finir.

Mazetto.

La délicatesse du motif m’engagea dans son parti. Comme valet du théâtre, il m’était aisé de mettre ses billets sur votre toilette. Les premiers furent brûlés ; d’autres, laissés ouverts, reçurent un meilleur accueil. Le dernier vous décida à accorder un rendez-vous au seigneur Marcelli, lequel m’en a fort bien récompensé !…

Marcelli.

Mais qui te demande tout ce récit ?

Fabio.

Et moi, traître ! âme à double face ! comment m’as-tu servi ? Mes lettres, les as-tu remises ? Quelle est cette femme voilée que tu m’as envoyée tantôt, et que tu m’as dit être la signora Corilla elle-même ?

Mazetto.

Ah ! seigneurs, qu’eussiez-vous dit de moi et quelle idée madame en eût-elle pu concevoir, si je lui avais remis des lettres de deux écritures différentes et des bouquets de deux amoureux ? Il faut de l’ordre en toute chose, et je respecte trop madame pour lui avoir supposé la fantaisie de mener de front deux amours. Cependant le désespoir du seigneur Fabio, à mon premier refus de le servir, m’avait singulièrement touché. Je le laissai d’abord épancher sa verve en lettres et en sonnets que je fei-