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Page:Nerval - Les Illuminés, 1852.djvu/266

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Pour le premier jour de mai,
Soyez bien réveillée !
Je vous apporte un bouquet,
Tout de giroflée ;
Un bouquet cueilli tout frais,
Tout plein de rosée.

Tout continue sur ce ton. C’est une délicieuse peinture d’éventail, qui se déploie avec les grâces naïves et maniérées tout à la fois du bon vieux temps.

Pourquoi ne citerions-nous pas encore la charmante ronde : « Toujours vous aimer ; » et surtout la villanelle si gaie dont voici quelques couplets :

Que de maux soufferts,
Vivant dans vos fers, Thérèse !
Que de maux soufferts,
Vivant dans vos fers !

Si vers les genoux
Mes bas ont des trous, Thérèse,
À vos pieds, je les fis tous,
Ainsi qu’on se prenne à vous !
Si vers les genoux, etc.

Et mes cinq cents francs
Que j’avais comptant, Thérèse ?
Il n’en reste pas six blancs ;
Et qui me rendra mon temps ?
Et mes cinq cents francs, etc.

Vous avez vingt ans,
Et mille agréments, Thérèse ;
Mais aucun de vos amants
Ne vous dira dans vingt ans :
Vous avez vingt ans, etc.

Nous avons dit que l’Opéra-Comique devait à Cazotte