Page:Nerval - Les Illuminés, 1852.djvu/288

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le cas de ne pas éprouver la continuelle influence de ses rayons. Or donc, si quelque thaumaturge ne vient à notre secours, voici tout ce qu’il nous est permis d’espérer.

» Je souhaite que vous puissiez entendre mon commentaire sur le grimoire de Cagliostro. Vous pouvez, du reste, me demander des éclaircissements ; je les enverrai les moins obscurs qu’il me sera possible. »

La doctrine des théosophes apparaît dans le passage souligné ; en voici un autre qui se rapporte à ses anciennes relations avec les illuminés.

« Je reçois deux lettres de connaissances intimes que j’avais parmi mes confrères les Martinistes ; ils sont démagogues comme Bret ; gens de nom, braves gens jusqu’ici ; le démon est maître d’eux. A l’égard de Bret en son acharnement au magnétisme, je lui ai attiré la maladie ; les jansénistes affiliés aux convulsionnaires par état sont dans le même cas ; c’est bien celui de leur appliquer à tous la phrase : Hors de l’Eglise point de salut, pas même de sens commun.

» Je vous ai prévenu que nous étions huit en tout dans la France, absolument inconnus les uns des autres, qui élevions, mais sans cesse, comme Moïse, les yeux, la voix, les bras vers le ciel, pour la décision d’un combat dans lequel les éléments eux-mêmes sont mis en jeu. Nous croyons voir arriver un événement figuré dans l’Apocalypse et faisant une grande époque. Tranquillisez-vous, ce n’est pas la fin du monde : cela la rejette à mille ans par delà. Il n’est pas encore temps de dire aux montagnes : Tombez sur nous ; mais, en attendant le mieux possible, ce va être le cri des jacobins ; car il y a des coupables de plus d’une robe. »

Son système sur la nécessité de l’action humaine pour établir la communication entre le ciel et la terre est clai-