Blanche comme la neige…
Belle comme le jour !
Au jardin de son père,
Trois cavaliers l’ont pris !…
Il faudrait prise, selon notre langue actuelle[1], que la mode et l’Académie arrangent à leur manière ; je ne veux que marquer la possibilité de faire de la musique sur des vers blancs. C’est ainsi que les Allemands, à l’époque de Klopstock, et par imitation depuis, faisaient des vers rhythmés dans le système des brèves et des longues, — comme les Latins.
On dira que nous ne savons écrire qu’en prose. Mais où est le vers ?… dans la mesure, dans la rime ou dans l’idée ?
La route se prolongeait comme le diable ; je ne sais trop jusqu’à quel point le diable se prolonge, — ceci est la réflexion d’un Parisien. — Sylvain, avant de quitter le bois, fit entendre encore ces vers de l’époque de Louis XIV :
C’était un cavalier
Qui revenait de Flandre…
Le reste est difficile à raconter. — Le refrain s’adresse au tambour, et il lui dit :
Battez la générale
Jusqu’au point du jour !
Sylvain m’apprit encore une fort jolie chanson, qui remonte évidemment à l’époque de la Régence :
Y avait dix filles dans un pré, — Toutes les dix à marier ; — Y avait Dine, — Y avait Chine, — Y avait Suzette et Martine. — Ah ! ah ! Catherinette et Catherina !
Y avait la jeune Lison, — La comtesse de Montbazon, Y avait Madeleine, — Et puis la Dumaine !
- ↑ Madame de Sévigné, cette reine des caillettes, comme disait Année (ancien directeur du Constitutionnel), a discuté là-dessus. Elle avait peut-être raison dans son temps.