Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/106

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scène, mais dont Liszt avait mis en musique les chœurs, en faisant précéder l’ouvrage d’une ouverture. Les vers du poëme étaient déclamés. Le succès de cette représentation fut immense, et Liszt a été prié de transformer cette œuvre en une symphonie dramatique complète, qui aura toute l’importance d’un opéra.

N’étant arrivé que le second jour des fêtes, à cause du retard imprévu éprouvé sur le prétendu chemin de fer de Francfort à Cassel, je n’ai pu arriver à la représentation du Prométhée délivré. Il ne me reste que la ressource de traduire une analyse allemande que j’ai tout lieu de croire exacte :

Herder n’écrivait jamais pour le théâtre. — Toutefois, on rencontre dans ses ouvrages plusieurs poëmes dialogués, qu’il intitulait : Grandes scènes dramatiques. Presque toutes sont empreintes de symbolisme. Dans quelques-unes, chacun des personnages est allégorique. Dans quelques autres, des noms de héros servent à représenter vivement à l’imagination telles ou telles pensées. De toutes ces esquisses, la plus heureuse, sans contredit, est le Prométhée délivré. La figure principale étant une des plus grandioses conceptions de l’antiquité, domine puissamment tout le groupe d’idées que Herder a rattaché à cette tradition, qui a si vivement frappé les plus grands génies parmi les premiers chrétiens, tels que Tertullien et autres.