Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sa longue et si noble carrière. On me permit d’y pénétrer, mais sans rendre la faveur complète, car son cabinet et sa chambre à coucher sont fermés à tout visiteur. Les descendants de Goëthe, c’est-à-dire ses petits-fils, — dont l’un cependant est poëte et l’autre musicien, — n’ont pas hérité de sa générosité européenne. Ils ont refusé les offres de tous les États d’Allemagne, réunis pour acquérir la maison de Goëthe, afin d’en faire un musée national. Ils espèrent encore que l’Angleterre leur offrira davantage des collections et des souvenirs laissés par leur aïeul.

Toutefois, voyons du moins ce qu’il est permis d’admirer. Sur une place irrégulière dont le centre est occupé par une fontaine, s’ouvre une vaste maison dont l’extérieur n’a rien de remarquable, mais qui, depuis le vestibule, porte à l’intérieur les traces de ce goût d’ordonnance et de splendeur qui brille dans les œuvres du poète.

L’escalier, orné de statues et de bas-reliefs antiques, est grandiose comme celui d’une maison princière ; les marbres, les fresques et les moulures éclatent partout fraîchement restaurés, et forment une entrée imposante au salon et à la galerie qui contiennent les collections.

En y pénétrant on est frappé de la quantité de statues et de bustes qui encombrent les appartements. Il faut attribuer cette recherche aux préoc-