marguerite. Oui… Oh ! mon Dieu, mon Dieu, Léo, que dis-tu là ?
léo. Venez ici tous deux : ne pleure pas, Marguerite, où j’irai, tu iras ; je sais que tu m’aimes, et je t’ai prise pour la bonne comme pour la mauvaise fortune.
marguerite. Oui ! Oui !
léo. Maintenant, écoutez-moi. Un père de famille, ruiné par moi, est en prison pour moi. Moi, je suis ici, libre, heureux et tranquille ; je puis jeter cette lettre au feu, nourrir cet homme qui l’a apportée, et qui n’en demande probablement pas davantage ; et, aux yeux du monde, j’aurai fait à peu près ce que je dois faire ; seulement pour moi, je serai un misérable et un lâche, et je me mépriserai. Votre avis, mon père ?
le professeur. Le mot de Régulus : À Carthage !…
léo. Ton avis, Marguerite ?
marguerite. Je te suivrai partout, et, partout où je serai avec lui, je serai heureuse.
léo. Tu es une digne femme et un noble cœur ! vous, mon père, c’est convenu, vous êtes un vieux Romain. Maintenant, quant à l’argent…
le professeur. Tu peux vendre tout, pourvu que tu me laisses mes livres…
léo. Il n’est pas besoin de cela, mon père : gar-