Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/261

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
233
SCÈNES DE LA VIE ALLEMANDE.

en fait un républicain choisi, un conspirateur de première classe, on lui fait sauter deux degrés en deux jours, tandis que moi je suis encore aspirant dans le troisième.

roller. Mais toi aussi, qu’as-tu fait, qu’as-tu risqué ? Cet homme-là met en jeu sa tête ; il perd son rang, ses places ; il donne par là des gages de confiance qu’il faut reconnaître ; toi, tu ne risques rien que ce qui couvre ton corps, un trou à ton habit, tout au plus, ce qui regarde surtout ton tailleur et ton hôte ; peut-être encore ta liberté pour quelques mois ; la belle affaire ! tu travailleras ta théologie en prison mieux qu’à l’université, où tu ne la travailles pas du tout !…

hermann. Tu veux un coup de rapière pour demain ; il fallait le dire.

roller. Pour tout de suite ! (Ils vont pour ramasser deux épées au tas d’armes.)

flaming. Un instant !… ceci ne doit servir à découdre que des soldats royaux et des philistins ! Tous les duels sont remis à huit jours d’ici par ordre du comité supérieur… mais les coups de poing ne sont pas défendus en attendant.

hermann. Merci… nous attendions.

flaming. Enfants !… tenez, voici les hommes qui viennent ! (Plusieurs gens masqués entrent et se mêlent à la foule ; le veilleur leur fait déposer les bûchettes à mesure.)