Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/306

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La cour du palais de justice de Liége est un vaste carré long, entouré de magnifiques galeries aux colonnes de granit sculptées ; les voûtes et les murs sont en brique rouge, sur laquelle se détache la colonnade noire et polie, ce qui rappelle certains palais de Venise. Des boutiques et des étalages garnissent partout les galeries à l’intérieur, comme dans tous les palais de justice du monde. L’extérieur, du côté de la place, ne répond pas à ces magnificences : c’est l’aspect d’un hôpital ou d’une caserne, et pourtant c’est le plus bel édifice de Liége. Il en est de même à peu près des églises, le dehors en est peu remarquable, et trois ou quatre d’entre elles offrent des intérieurs merveilleux. Je ne me hasarderai pas à les décrire après tant d’autres voyageurs, après Dumas surtout, qui traversa Liége il y a quelques années.

Les habitants de cette bonne cité ne peuvent pardonner à Dumas d’avoir prétendu qu’on ne peut y trouver à dîner qu’à une certaine heure du milieu de la journée, où ces peuples ont l’habitude de prendre leur nourriture ; secondement, que le pain y est inconnu, et qu’on n’y mange que du gâteau et du pain d’épice ; ensuite, que les Wallons, habitants de la province de Liége, ne peuvent souffrir leurs compatriotes les Brabançons ; enfin, que les draps de lit sont étroits comme des serviettes, les couvertures à l’avenant, et qu’un Français ne peut demeurer cou-