Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/324

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jadis couvrait le pays ; nous trouverons, dans l’intérieur du palais dit de la Nation, les deux autres machines à lois fonctionnant vers la même heure : la chambre des sénateurs et la chambre des représentants.

Par un vestibule bien chauffé et tapissé on monte à une tribune drapée de calicot rouge, et pavoisée de trois étendards tricolores belges, c’est-à-dire jaune, noir et rouge. Il faut avouer que ces trois couleurs s’harmonisent mieux, au point de vue de l’ornementation, que nos couleurs françaises, bien qu’elles offrent presque la combinaison des nuances de l’arlequin. De la tribune où nous sommes, l’œil plonge sur une salle de médiocre grandeur, décorée dans le style de l’empire et autour de laquelle règne une table verte en fer à cheval. Une cinquantaine d’hommes mûrs sont rangés autour de cette table dont le milieu reste vide ; ils lisent, causent et discutent entre eux. Là les discours sont rares et les questions doivent se résoudre plus aisément qu’ailleurs. Cette assemblée, n’étant du reste remarquable que par une profusion de calicot rouge fatigante pour l’œil, nous allons traverser le palais pour passer à la chambre des représentants.

C’est notre chambre des députés, un peu moins riche, un peu moins dorée, avec ses divisions, son président, ses questeurs, avec moins de députés et plus de places pour le public. Les orateurs parlent