Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/361

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Il est naturel du reste qu’on accueille bien les étrangers qui viennent assister à une fête artistique.

Le lendemain, toutes les maisons étaient pavoisées, ainsi que les vaisseaux du port ; le canon retentissait pour marquer les pas du temps, — si précieux ce jour-là, — et les guirlandes de fleurs et de ramées s’étendaient le long de la grande rue jusqu’au Marktplein.

Il ne faut pas trop s’étonner de voir Rembrandt logé sur le Marché-au-Beurre, puisque nous n’avons pu obtenir pour Molière, à Paris, qu’une encoignure entre deux rues, servant de fontaine, et livrée aux porteurs d’eau de l’Auvergne, qui me rappellent cette belle phrase de M. Villemain dans Lascaris : « Les Arabes attachaient leurs chevaux à ces colonnes romaines, — qu’ils ne regardaient pas ! »

Toute la population d’Amsterdam était sur la place du marché lorsque la statue apparut dépouillée des voiles qui la couvraient depuis le 17 mai, époque de son installation. — On entendit sur la place un huzza colossal, que couvrit bientôt l’exécution à grand orchestre du chant national : Wien Neerlands bloed in d’aderen Vloeit[1]… Il était midi et demi, le roi venait de paraître dans sa loge en costume d’officier de marine. Ce souverain a fort bonne mine sous l’uniforme, et se trouve parfaite-

  1. C’est le sang de la Néerlande qui coule dans nos veines, etc.