Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/98

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Après avoir admiré la statue, je suis allé voir la maison de la rue du Marché-aux-Herbes, où le poète est né il y a juste cent un ans. Elle est indiquée par une plaque de marbre qui porte qu’il était né là le 28 août (august en allemand) 1740. Au-dessus de la grande porte, on voit un ancien écusson armorié, dont le champ d’azur, par un singulier hasard, porte une bande semée de trois lyres d’or. Je suis entré dans la maison, et j’ai pu voir encore la chambre du poëte, avec sa petite table, ses chaises couvertes de vieux velours d’Utrecht, ses collections d’oiseaux, et le cadre où il a lui-même placé en évidence son brevet de président de la Société minéralogique de Francfort, dont il s’honorait plus que de tous ses autres titres. — En regardant du haut de ce troisième étage, qui donne à gauche sur une cour étroite, et à droite sur quelques toits entremêlés d’arbres, mais presque sans horizon, on comprend cette phrase de Faust :

« Et c’est là ton monde !… Et cela s’appelle un monde ! »

Les escaliers sont immenses, et à chaque étage on remarque d’immenses armoires sculptées dans le style de la renaissance.

Mais je ne vous ai pas encore dit le but de mon voyage. — Je vais voir à Weimar les fêtes qui célèbrent après cent ans l’anniversaire de la nais-