Page:Nerval - Napoléon et Talma, 1826.djvu/6

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Ile de l’Océan, le voilà sans couronne !
Son cercueil est obscur, comme fut son berceau ;
       Tu n’as jamais connu ton trône.....
       Mais tu possèdes son tombeau !

Son tombeau ! Quel est-il ? Sous une étroite pierre,
En vain, l’on cherche un nom répété tant de fois :
Celui du conquérant, qui n’est plus que poussière,
Le nom du Dieu mortel, le nom du Roi des Rois......
       C’est en d’autres pays qu’il gronde,
       Qu’il cause l’espoir ou le deuil…
       Il avait soulevé le monde,
       Il eût soulevé le cercueil !

Les Bardes bien long-temps le rediront encore,
Jusqu’à ce qu’un mortel, favorisé des cieux,
       Le chante sur un luth sonore
       Aussi bien qu’on chante les Dieux :
       Son travail serait difficile ;
Il faudrait qu’au Héros le chantre fût égal....
Car Homère n’a point rencontré de rival,
       Et n’avait célébré qu’Achille !