Page:Nerval - Napoléon et la France guerrière, 1826.djvu/23

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Mais il faut dévorer nos chagrins en silence.
Que de fois les sermens, les droits sont méconnus !
Que de fois l’équité gémit sous la puissance,
Que de fois penche la balance,
Sous le fer d’un nouveau Brennus !

Naguère riche et florissante,
Notre patrie, orgueilleuse et puissante,
S’applaudissait de sa fertilité,
Mais l’étranger y pose un pied perfide,…
Et nous cherchons en vain sur ce sol attristé,
Qui ne présente plus qu’une surface aride,
Son antique fécondité.

Nous voyons sous les mains de ces nouveaux Vandales,
Disparaître nos monumens,
Et ces antiques ornemens
Qui décoraient jadis nos pompes triomphales ;
Où sont-ils ces débris de cent peuples soumis,
Ces immortels travaux faits d’une main mortelle,
Ces amas d’étendards pris sur les ennemis,
Registres imposans d’une gloire éternelle !

L’étranger les enlève, il soustrait à nos yeux
De nos anciens travaux ces témoins glorieux ;