Page:Nerval - Petits Châteaux de Bohême, 1853.djvu/23

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pondit : « Va-t’en au diable !… C’était bien la peine de me réveiller pour cela ! »

La belle désolée faisait une résistance assez faible pour se laisser entraîner à Madrid, et moi je faisais mes adieux à Rogier en lui expliquant que je voulais aller travailler à mon scenario. — Comment ! tu ne nous suis pas ; cette dame n’a plus d’autre cavalier que toi… et elle t’avait choisi pour la reconduire. — Mais j’ai rendez-vous à sept heures chez Meyerbeer, entends-tu bien ?

Rogier fut pris d’un fou rire. Un de ses bras appartenait à la Cydalise ; il offrit l’autre à la belle dame, qui me salua d’un petit air moqueur. J’avais servi du moins à faire succéder un sourire à ses larmes.

J’avais quitté la proie pour l’ombre… comme toujours !