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LES FEMMES DU CAIRE.

qu’on a fait passer le cheval sur des verres et des bouteilles sans qu’il pût rien casser.

Voilà ce que j’aurais voulu voir.

Il n’avait pas fallu moins qu’un tel spectacle pour me faire perdre de vue un instant mon acquisition. Le soir même, je ramenais triomphalement l’esclave voilée à ma maison du quartier cophte. Il était temps, car c’était le dernier jour du délai que m’avait accordé le cheik du quartier. Un domestique de l’okel la suivait avec un âne chargé d’une grande caisse verte.

Abd-el-Kérim avait bien fait les choses. Il y avait dans le coffre deux costumes complets.

— C’est à elle, me fit-il dire ; cela lui vient d’un cheik de la Mecque auquel elle a appartenu, et maintenant c’est à vous.

On ne peut pas voir certainement de procédé plus délicat.