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VOYAGE EN ORIENT.

entrevoit, aux fenêtres et sur les portes, les traits furtifs des jeunes Grecques, — qui ne fuient jamais qu’après s’être laissé voir, comme la nymphe de Virgile.

Nous avons regagné le paquebot après avoir entendu un opéra de Donizetti au théâtre italien.

Il a fallu tout un jour pour arriver aux Dardanelles, en laissant à gauche les rivages où fut Troie — et Ténédos, et tant d’autres lieux célèbres qui ne tracent qu’une ligne brumeuse à l’horizon.

Après le détroit, qui semble un large fleuve, on s’engage pour tout un jour dans la mer de Marmara, et, le lendemain, à l’aube, on jouit de l’éblouissant spectacle du port de Constantinople, le plus beau du monde assurément.




note de l’épilogue


Tous les détails de ce voyage sont exacts ; sur certains points toutefois, il a fallu grouper les événements pour éviter les longueurs.

L’auteur a appris, depuis, que l’esclave javanaise s’était enfuie de la maison où il l’avait placée. Le fanatisme religieux n’y a pas été étranger sans doute.

Quant à son sort actuel, auquel s’est intéressé notre consul, il semble fixé heureusement, d’après ce post-scriptum trop laconique d’une lettre adressée à l’auteur par Camille Rogier, le peintre, qui parcourt la Syrie : « La femme jaune est à Damas, mariée à un Turc, elle a deux enfants. »



fin du tome premier.