la fille, achetée à condition, reste dans le harem de l’acquéreur ou dans celui d’un de ses amis, et les femmes du harem sont chargées de faire leur rapport sur la nouvelle venue : ronfler, grincer des dents, ou parler pendant le sommeil, sont des raisons suffisantes pour rompre le marché et la rendre au vendeur. Les femmes esclaves portent le même habillement que les femmes égyptiennes.
Les filles ou femmes égyptiennes qui sont obligées de servir sont chargées des obligations les plus viles. En présence de leur maître, elles sont habituellement voilées, et, lorsqu’elles sont occupées de quelque détail de leur service, elles arrangent leur voile de manière à ne découvrir qu’un de leurs yeux et à avoir une de leurs mains en liberté.
Lorsqu’un homme étranger est reçu par le maître de la maison dans une pièce du harem (les femmes composant sa famille ayant été renvoyées dans une autre pièce), les autres femmes le servent ; mais alors elles sont toujours voilées.
Telles sont les conditions relatives des diverses classes dans les harems ; il faut jeter maintenant, un coup d’œil sur les habitudes et les occupations de celles qui les habitent.
Les épouses et les femmes esclaves sont souvent exclues du privilège d’être à table avec le maître de la maison ou sa famille, et elles peuvent être appelées à le servir lorsqu’il dîne ou qu’il soupe, ou même lorsqu’il entre au harem, pour y fumer ou prendre le café. Elles font souvent l’office de servantes ; elles bourrent et allument sa pipe, font son café, préparent les mets qu’il veut manger, surtout lorsqu’il s’agit de plats délicats et extraordinaires. Le plat que l’hôte vous recommande comme ayant été accommodé par sa femme est ordinairement parfaitement bon. Les femmes des classes hautes et moyennes se font une étude toute particulière de plaire à leurs maris, et de les fasciner par des attentions et des agaceries sans fin. On remarque leur coquetterie jusque dans leur démarche ; lorsqu’elles sortent, elles savent donner à leur corps un mouvement ondulatoire tout particulier que les Égyptiens nomment