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DE PARIS À CYTHÈRE.

agréable. On se plaint qu’il parle peu ; mais, quand il s’échauffe, il est très-bien !

Je te dirai que, des deux dames, il en est une qui me plaît beaucoup, et l’autre beaucoup aussi. Toutefois, l’Anglaise a un petit parler si doux, elle est si bien assise dans son fauteuil ; elle a de si beaux cheveux blonds à reflets rouges, la peau si blanche ; de la soie, de la ouate et des tulles, des perles et des opales : on ne sait pas trop ce qu’il y a au milieu de tout cela, mais c’est si bien arrangé !

C’est là un genre de beauté et de charme que je commence à présent à comprendre ; je vieillis. Si bien que me voilà à m’occuper toute la soirée de cette jolie femme dans son fauteuil. L’autre paraissait s’amuser beaucoup dans la conversation d’un monsieur d’un certain âge qui semble fort épris d’elle, et dans les conditions d’un patito tudesque, ce qui n’est pas réjouissant. Je causais avec la petite dame bleue ; je lui témoignais avec feu mon admiration pour les cheveux et le teint des blondes. Voici l’autre, qui nous écoutait d’une oreille, qui quitte brusquement la conversation de son soupirant et se mêle à la nôtre. Je veux tourner la question. Elle avait tout entendu. Je me hâte d’établir une distinction pour les brunes qui ont la peau blanche ; elle me répond que la sienne est noire… De sorte que voilà ton ami réduit aux exceptions, aux conventions, aux protestations. Alors, je pensais avoir beaucoup déplu à la dame brune. J’en étais fâché, parce qu’après tout elle est fort belle et fort majestueuse dans sa robe blanche, et ressemble à la Grisi dans le premier acte de Don Juan. Ce souvenir m’avait servi, du reste, à rajuster un peu les choses. Deux jours après, je me rencontre au Casino avec l’un des comtes qui étaient là ; nous allons par occasion dîner ensemble, puis au spectacle. Nous nous lions comme cela. La conversation tombe sur les deux dames dont j’ai parlé plus haut ; il me propose de me présenter à l’une d’elles : la noire. J’objecte ma maladresse précédente. Il me dit qu’au contraire, cela avait très-bien fait. Cet homme est profond.