Page:Nettement - Histoire de la littérature française sous la restauration 1814-1830, tome 1.djvu/119

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plus divers, et où brillait dans tout son éclat la confusion des langues. Après tout, cet acte de puissance était, de la part de l’empereur, un aveu d’impuissance. Il n’avait pu ni concilier le débat des idées ni le juger ; il le continuait, sans prévoir qu’à la fin il ne serait plus ni assez révolutionnaire pour la révolution, ni assez monarchique pour la monarchie : de sorte que, dès que son omnipotence, passagère comme tout ce qui est excessif, viendrait à diminuer, il périrait sous l’action, sinon combinée, au moins simultanée des deux forces dont il s’était servi en les neutralisant l’une par l’autre.


III.

Fontanes. — Ses écrits. — Son influence littéraire et universitaire. — Enseignement littéraire et philosophique.


Les détails qu’on vient de lire aideront à faire comprendre la situation de la littérature dans les années qui précédèrent la restauration. Cette situation fut ordinairement précaire et menacée, quand elle ne fut pas subalterne. Sans doute on ne cessa pas d’écrire, et même il parut des ouvrages qui dénotaient du talent ; mais, sauf des exceptions qui disparurent devant des proscriptions, les lettres durent se borner à apporter aux esprits une récréation intellectuelle, dans les entr’actes fort courts des guerres, sans exercer une action marquée sur la société. La médiocrité du but diminua la grandeur des œuvres. Fontanes lui-même, qui eût été