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faires pour la Grèce, dans les derniers jours de la restauration, et aucun nom ne pouvait être mieux choisi pour représenter la France auprès de cette vieille patrie de la civilisation, des lettres et de la poésie. Quelques passages de la réponse de M. Cuvier au discours de réception de M. de Lamartine donneraient même à penser que le poëte qui avait écrit ce vers :

Aimer, prier, chanter, voilà toute ma vie,

songeait à prendre une part plus grande à la politique active, car M. Cuvier lui disait : « Ce que des éditeurs empressés de satisfaire l’avidité du public nous ont dit sur les lacunes de vos derniers écrits, aurait-il quelque fondement, et serait-ce pour des occupations d’un intérêt plus immédiat que vous négligeriez ces nobles productions de l’esprit ? J’espère pour l’honneur des lettres qu’il n’en sera rien. Chacun de nous a sans doute à remplir des devoirs respectables envers son prince et envers son pays ; mais ceux à qui le ciel a accordé l’heureux don du génie, le talent de dévoiler la nature et de parler au cœur ont des devoirs qui, sans contrarier les premiers, sont, j’ose le dire, d’un ordre autrement relevé. C’est à l’humanité tout entière et aux siècles à venir qu’ils en doivent le compte. »


III.

Victor Hugo. — Première période : odes, ballades.


Pendant que M. de Lamartine élevait si haut le genre qu’il avait créé, et que nous avons nommé la poésie