Page:Newton - Principes mathématiques de la philosophie naturelle, tome premier.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

15

DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.

repos absolu) et étant transportés avec les cieux qui les entourent, elles font effort, ainsi que les parties des touts qui tournent, pour s’éloigner de l'axe du mouvement.

Les quantités relatives ne sont donc pas les véritables quantités dont elles portent le nom, mais ce sont les mesures sensibles, (exactes ou non exactes) que l’on emploie ordinairement pour les mesurer. Or comme la signification des mots doit répondre à l'usage qu’on en fait, on aurait tort si on entendait par les mots de temps, d'espace, de lieu et de mouvement, autre chose que les mesures sensibles de ces quantités, excepté dans le langage purement mathématique. Lorsqu’on trouve donc ces termes dans l'Ecriture , ce serait faire violence au texte sacré, si au lieu de les prendre pour les quantités qui leur servent de mesures sensibles, on les prenait pour les véritables quantités absolues, ce serait de même aller contre le but de la Philosophie et des Matlîématiques, de confondre ces mêmes mesures sensibles ou quantités relatives avec les quantités absolues qu’elles mesurent. Il faut avouer qu’il est très difficile de connaître les mouvements vrais de chaque corps et de les distinguer actuellement des mouvemens apparents, parce que les parties de l'espace immobile dans lesquelles s’exécutent les mouvements vrais, ne tombent pas sous nos sens. Cependant il ne faut pas en désespérer entièrement ; car on peut se servir, pour y parvenir, tant des mouvements apparents, qui sont les différences des mouvements vrais, que des forces qui sont les causes et les effets des mouvements vrais. Si, par exemple, deux globes attachés l'un à l’autre par le moyen d’un fil de longueur donnée viennent à tourner autour de leur centre commun de gravité, la tension du fil fera connaître l’effort qu’ils font pour s’écarter du centre du mouvement et donnera par ce moyen la quantité du mouvement circulaire. Ensuite, si en frappant ces deux globes en même-temps, dans des sens opposés et avec des forces égales, on augmente ou on diminue le mouvement circulaire, on connaîtra par l’augmen-