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Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/131

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des générations ? L’harmonie des couples, en vue de la famille, est pour l’amélioration des races le levier d’Archimède. Juliette et Joseph n’avaient pas associé leurs capitaux, ils avaient uni leur amour… L’enfant né de leur tendresse, grandit sans presque connaître les larmes, n’enviant point de sortir de sa sphère, il s’y trouvait si bien ! On lui donnait l’exemple du courage, on lui inspirait le goût du travail ; il était ce qu’on l’avait souhaité.

On a dit : Les enfants pauvres s’élèvent tout seuls. Triste vérité, équivalant à : ils ne s’élèvent pas du tout. En effet, une plante sans direction pousse mal. L’ouvrier actif veille sur ses enfants, les dirige, les envoie à l’école, vit avec eux comme faisaient Juliette et Joseph, et les prépare à une existence laborieuse. Chez lui, l’exemple appuie la leçon, il a connu le travail, il n’a pas connu la misère, un modeste logement lui a suffi.

Mais sous d’autres toits, entassés pêle-mêle, de nombreux enfants grouillent comme des chiens, ne se doutant point que la pudeur a ses lois. Élevés seuls, ils glissent sur la pente du vice, faute d’avoir su ce que c’est que la vertu…