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Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/136

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femmes eurent le sublime courage de la souffrance ; ouvrez le martyrologe, il contient les faits à l’appui de notre assertion. Les courtisans avaient perdu Athènes ; les femmes martyres propagèrent à Rome le christianisme. Au moyen âge, alors que la chevalerie menaçait de tourner au brigandage, quelques esprits supérieurs la relevèrent par le côté de l’amour. À la devise : Mon Dieu et mon droit ; on substitua celle de : Mon Dieu, mon roi, ma dame. Dès lors, la chevalerie fut sauvée. Chacun eut à répondre de ses actes à la dame de ses pensées, et l’on put dire : Noblesse oblige.

Dans des temps plus près de nous, la poésie se mourait ; les jeux floraux, inaugurés par Clémence Isaure, la vivifièrent et la firent briller d’un nouvel éclat !

Notre grande révolution, avec ses tricoteuses dans la rue, n’eut-elle pas au premier plan de la Gironde, Charlotte Corday ? Et de la prison du Temple, où Robespierre envoyait ses victimes, combien de nobles têtes de femmes montèrent à l’échafaud le front haut, le sourire sur les lèvres ? Madame Roland ne mourut-elle pas plus fièrement que le ministre son mari ? Et si, comprise dans une hécatombe humaine, Madame Du-