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Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/151

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donner, ou montre un écu et met un gros sou dans la bourse de la quêteuse. Au sermon, il s’endort ; à la messe, il lance des œillades aux jolies femmes ; à la sortie, il leur présente de l’eau bénite pour toucher le bout de leurs doigts ; c’est l’homme du monde, ce n’est plus le chrétien.

A-t-on, dans chaque famille, maintenu la foi ? institué le culte domestique et fait distinguer aux enfants le divin de l’humain ! Que sont les prières usuelles sans la sublime interprétation qui les relève ! une formule, répétée comme une leçon. De l’onction ? il n’y en a pas, on se hâte de presser sa phrase pour en abréger la durée, comme le cheval qui du trot se met au galop afin d’arriver plus vite.

Consultez une à une cent femmes catholiques, toutes se diront attachées à leur religion. Voyez-les se conduire dans la vie, il n’y en aura pas dix pratiquant le culte selon les commandements de l’Église. Certes, la vraie piété se montre bien plus dans l’accomplissement rigoureux des devoirs sociaux que dans la formule d’une prière générale. Aimer en Dieu la suprême justice ; dans la vie pratique, se montrer fraternel envers tous, c’est prouver sa foi par ses œuvres et propager le bien.