Aller au contenu

Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/225

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 217 —

par le travail et d’une libération plus prompte, après une bonne conduite soutenue.

Pour les condamnés à vie, il faudrait des asiles protecteurs où leur liberté ne fût point gênée, où leur activité fût rétribuée. Sur cent condamnés à la surveillance, les deux tiers se font reprendre, l’autre tiers se cache sans obéir mieux. Les ruptures de ban sont les infractions les plus communes.

Si l’on fait le compte de ce que coûte à l’État la surveillance, on reconnaîtra que cette peine est aussi ruineuse qu’inefficace.

Bentham considère les délits comme des maladies dans les corps sociaux, et les lois comme les remèdes propres à les prévenir ou à les guérir. Mais le mal est en raison de l’âge, du tempérament et des causes qui ajoutent à sa gravité.

La surveillance, à temps ou à vie, est un impasse contre lequel vient se briser l’être déchu. Il faut la transformer en protectorat légal et non en maintenir la flétrissure. Pour les mendiants qu’elle atteint dans leur vieillesse, elle est le plus inouï des maux ; pour les criminels châtiés, elle est une cause permanente de rechutes. Si la justice, au lieu de se faire constam-