Aller au contenu

Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 229 —

sons de Paris, je ne fus pas sinécuriste de mon titre, et, loin de prêcher l’humilité à des créatures repoussées par la société, frappées par la loi, je cherchai à les protéger sans distinction d’âge ou de culte, m’en prenant au sentiment de famille, qui vibre toujours au cœur d’une femme.

Dans cette œuvre où, d’une part, j’étais aidée par notre comité des défenses gratuites ; d’autre part, par l’administration des prisons, j’ai dû au concours des deux comités, protestant et catholique, une force que je n’eusse pas eue seule. Mon action sur les prisonnières me procura la connaissance de la célèbre réformatrice de Newgate, madame Élisabeth Fry. C’est aussi dans les prisons que j’eus l’honneur de voir et le bonheur d’apprécier une femme remarquable, entre toutes, par l’élévation de son esprit, la bonté de son cœur, la simplicité charmante de ses manières, madame de Lafayette de Lasteyrie, fille du célèbre général auquel l’Amérique a dû sa liberté ! Par le concours de cette femme modeste et sous son inspiration angélique, j’entrepris de fonder, en la maison de Saint-Lazare, au quartier des nourrices, une école des enfants… Jamais je n’ai vu unis tant de mérite et de

20