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Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/241

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foule, cette princesse eût pris dans ses bras le filleul de notre capitale ; si elle eût demandé au peuple et à l’armée réunis, appui pour la veuve, protection pour l’orphelin, le peuple et l’armée eussent accueilli la mère et veillé sur le fils : Quelques instants plus tard, il était trop tard, la république surgissait des barricades, le souverain c’était la nation !

Dans le mois de janvier de cette même année j’avais publié un roman sous ce titre : Catherine II et ses Filles d’honneur. Les journées de février passées, mon imprimeur vint me trouver :

— Comment, Madame, — me dit-il, — vous ne faites rien en ce moment de crise ?

— Non, j’attends.

Le lendemain je traversais le faubourg Saint-Honoré, vis-à-vis de l’Élysée. J’accompagnais chez elle ma meilleure amie. Une foule armée de fusils, de fourches, de bâtons, s’avançait vis-à-vis de nous. Pour leur faire place, nous nous effaçâmes. Il y avait dans cette foule un assez grand nombre de femmes.

— Pourvu, — dis-je à mon amie, — qu’une république si sagement inaugurée n’ait pas le pendant des anciennes tricoteuses ? Il conviendrait de centraliser