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Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/244

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qu’ils aient eu raison parfois, c’est possible ; qu’ils aient triomphé toujours, oseraient-ils le soutenir ?

Et quelle ne fut pas ma douleur, lorsque la question du divorce, qu’entre toutes j’eusse voulu éviter, fut celle que l’on souleva !

J’ai toujours considéré le divorce comme une triste mais absolue nécessité en face des mariages mal assortis ; mais je tenais à m’occuper spécialement du sort des ouvrières, pour lesquelles il reste tant à faire.

Les journées de juin mirent fin à nos orageuses séances. Nous n’avions pas gagné d’argent ; toutefois, nous avions conquis des sympathies et une société auxiliaire se formait dans notre sein, qui eût porté de bons fruits, si elle n’eût, dès sa naissance, été frappée de mort… Déjà, sur un registre qui me fut soustrait, plus de quatre cents noms honorés étaient inscrits, Nous touchions à la réalisation d’un fait, les luttes sanglantes où périt l’archevêque, où succombèrent tant de victimes, brisèrent nos espérances.

Le journal la Voix des Femmes cessa de paraître et je restai seule chargée des frais qu’il m’avait occasionnés. Toutes ces clubistes disparurent comme la feuille sous le vent et, certes, ce ne furent ni les recettes du