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Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/42

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personne accomplie, apte à tous les travaux des doigts et de l’esprit. Sophie habite une grande ville de province, où les qualités de l’âme comptent plus que la dot. On a fort recherché sa main, elle l’a refusée, ne voulant la donner qu’avec le cœur. Et puis elle est si utile à son entourage, si aimée de chacun, si dévouée à tous, il faudrait pour l’entraîner, la puissance d’un amour qui ne s’est pas encore manifesté ; et pourtant, aux charmes de la jeune fille, Sophie joint ceux de la jeune femme. Pour son père, c’est un secrétaire intelligent ; pour sa mère, une active surveillante ; pour sa sœur, une amie dévouée ; pour ses petits neveux, une tendre maman, pour les pauvres, une Providence ; le matin, elle veille aux soins du ménage ; dans la journée, elle est tour à tour, maîtresse d’école, peintre, musicienne, sœur de charité, etc. Sa mère l’appelle-t-elle au salon ? elle y chante sans se faire prier, a pour chacun de la bienveillance, pour tous de la politesse, parle peu, ne discute pas, écoute beaucoup et donne à ses compagnes l’exemple d’une réserve modeste. À cette jeune fille, il ne faut ni le brouhaha du grand monde, ni les énervantes émotions du drame échevelé. Un petit cercle d’amis, l’intimité du foyer