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Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/45

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L’institutrice, la garde-malade, la ménagère, elle était tout à la fois, avec un zèle adorable !… Des maris ? il s’en présenta.

« Laisse-moi près de toi, dit-elle à son frère, tes enfants ont besoin de ma tendresse, veux-tu que je les expose à la perdre, c’est pour ta famille que je veux vivre et mourir. »

À quelques mois de là, M. Castel perdait sa femme. Constance restait seule à veiller près de lui sur les enfants. Bientôt après il mourut, les orphelins ne furent point abandonnés, un cœur généreux les entoura de sa tendresse, un œil vigilant veilla sur eux, une main habile les guida. Enfin, quand l’aîné des fils, devenu grand, put diriger la fortune accrue de ses frères, Constance, comme un chef qui se donne un successeur, appela celui-ci à la remplacer. Cette âme toujours dévouée, aspirait à se réunir aux amis qui l’avaient devancée !!

« — Ma santé s’affaiblit, mes forces s’en vont, la mort approche, mes enfants, — dit-elle, — votre frère aîné me remplacera, obéissez-lui désormais, comme jadis à votre père. Soyez unis, pour être bénis. De là haut nous nous verrons, marchez dans le chemin