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Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/51

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piano ? elles l’ont étudié jusqu’au quadrille. Du dessin ? elles n’aiment que les figures coloriées des journaux de modes. En littérature ? elles se passionnent pour le programme des spectacles. En jeux de société, pour le bésigue. S’habiller, se déshabiller, penser peu, dépenser beaucoup, voilà ce que ces parasites humains appellent vivre.

Heureusement ce ne sont pas là les femmes, mais quelque chose qui leur ressemble et dont on parle parce qu’il gêne.

Quel contraste entre cette nullité vivante et la jeune fille riche stimulée au bien par sa mère. Mademoiselle Alice Betty aura un jour une immense fortune. Dès son enfance on lui a inspiré l’amour des pauvres. Celle-là n’est pas restée oisive. Elle a travaillé pour les orphelins du sort et s’est fait la protectrice de tous, l’institutrice de quelques-uns. Non-seulement elle donne son superflu, elle prend encore sur son nécessaire. Centre d’un petit comité de jeunes filles, elle les anime de son esprit, leur met au cœur la bienfaisance, et toutes ensemble, mues par une seule pensée, s’ingénient à multiplier les ressources qui doivent accroître leurs charges.