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avec eux que la question d’argent. Bientôt, ces dames, comme leurs amants, jouent à la Bourse ; par ce temps d’affaires pressées, on a si peu d’heures à donner à l’amour !

De là, le triomphe des beautés faciles qui n’exigent ni soupirs ni serments.

Cependant, quand les femmes artistes résistent, combien, sur leurs fronts, la vertu a d’éclat ? Rose Chéri, l’éminente artiste, est restée pure au théâtre comme si la séduction n’existait pas. Madame Pauline Viardot, épouse, mère, est un modèle des devoirs accomplis. Madame Faure-Lefèvre, de jeune fille honnête, est devenue une chaste et digne jeune femme. Il n’est point rare de voir des artistes de grand talent posséder au plus haut degré les qualités intimes de la famille. Samson, au milieu des siens, est un bourgeois cultivant les fleurs et la littérature. Rien de plus charmant à connaître que madame Marie Taglioni, entourée de sa famille, de ses enfants, que la sylphide abrite sous les ailes de son amour avec une tendresse qui ne cherche point à se montrer, mais que l’on devine et pénètre. Duprez, dans son école au ton si parfait, est comme un père de famille, et la leçon qu’il donne re-