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Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/96

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dame Sand, qui doit tout à son talent, ne pourrait témoigner sur un contrat ?

Dans les campagnes, les femmes fanent, labourent, moissonnent, et chacune d’elles, dans sa journée, fait autant de travail qu’un homme ; cependant on les paie le moins possible, tant est grande, à leur égard, la partialité.

Tout ne va donc pas pour le mieux en ce monde ? Les lacunes se sentent, la moitié de l’humanité, obéit à l’autre, c’est un fait. Les hommes ont eu la toute-puissance, ils s’en sont servis, c’était leur droit ; prétendre leur enlever leur autorité serait absurde, il faut leur en faire céder une partie et, pour cela, s’en rendre dignes. Nos maîtres ne sont pas ennemis de leur bonheur. Le plus grand nombre accepte les femmes à leurs côtés et c’est surtout dans l’industrie que le niveau tend à s’établir. À Paris, dans les maisons de nouveautés, la lingerie est, en général, abandonnée aux femmes. Est-ce que la pruderie anglaise a déteint chez nous et trouve-t-on que ces messieurs n’ont pas le droit d’aller au delà de la robe ? Ce n’est point cela. On sent qu’une femme pourrait diriger un rayon moins le poids des étoffes. Mais si cette attribution lui était