Page:Nicaise - Les terres disparues, 1885.djvu/11

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Les habitations rencontrées ainsi à Théra sous ces matières volcaniques, appelées pouzzolane, sont construites en blocs de lave parfois brutes, parfois taillées assez régulièrement. Les joints sont obstrués avec de la terre végétale. De longues pièces de bois, qui ne sont autre chose que des troncs d’olivier sauvages encore revêtus de leur écorce, sont placées au milieu de cette maçonnerie. Le toit était formé de poutres recouvertes d’une couche de terre et de pierre. Les portes et les fenêtres étaient munies de chambranles en bois. Ces habitations étaient tantôt isolées, tantôt elles formaient, par leur groupement, des villages d’une certaine importance.

On a recueilli dans ces habitations des grains en tas où placés dans des vases, des vases en argile et en lave, des pressoirs à huile.

Les murs étaient revêtus à l’intérieur de terre végétale sous forme de mortier. Dans une de ces habitations les parois étaient ornées de dessins en couleur rouge vif, bleu, jaune pâle et brun. Ces couleurs en forme de bandes ornaient la partie inférieure du mur. Au milieu de ce mur étaient peintes, sur le fond blanc, des fleurs à longues étamines dépassant la corolle.

Dans une de ces habitations on a découvert une scie recourbée en forme de faucille, dont la matière est du cuivre pur.

Le métal pur d’alliage d’étain dont est fait cet instrument suffirait pour nous donner, par son emploi même, la date approximative de cette civilisation et par consé