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Page:Nichault - Anatole.djvu/121

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de celle qui l’accompagne : madame de Réthel, flattée de cette préférence, se prêtait de bonne grâce aux désirs que témoignait Valentine, et trouvait tout simple qu’ayant été élevée à la campagne, elle voulût un peu s’amuser des plaisirs de Paris. Madame de Nangis voyait naître cette intimité avec satisfaction ; car elle connaissait l’antipathie de M. d’Émerange pour madame de Réthel, et elle espérait que tous les charmes de Valentine ne le détermineraient pas à braver le malaise qu’il éprouvait toujours en présence de madame de Réthel. Pendant quelque temps cette supposition se trouva juste ; mais le chevalier se lassa bientôt d’un éloignement si contraire à ses projets. On le vit redoubler d’assiduités auprès de madame de Saverny, en dépit de tout ce qu’elle tentait pour s’y soustraire. Il imagina un moyen de la contraindre à recevoir ses soins, en confiant sous le secret, au comte de Nangis, le dessein qu’il avait de lui demander la main de sa sœur, aussitôt que la mort d’un vieil oncle le rendrait héritier d’un grand titre et d’une fortune considérable. M. de Nangis savait que les espérances du chevalier étaient bien fondées ; et de plus que cet oncle, attaqué d’une maladie grave, ne pouvait prolonger longtemps l’impatience de son neveu. L’idée de ce mariage enchantait la vanité de M. de Nangis, et il ne doutait pas que sa sœur n’en fût aussi flattée que lui ; il voyait d’avance dans son futur beau-frère, un homme dont l’esprit et la fortune obtiendraient bien-