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rappeler à Valentine l’engagement qu’elles avaient pris de dîner le même jour chez la princesse de L… Il était déjà tard ; la marquise n’avait point encore commencé sa toilette, madame de Rhétel en fit la remarque, et M. d’Émerange se retira. Madame de Nangis le suivit, en priant sa belle-sœur de l’excuser auprès de la princesse.

— Je ne saurais profiter de son invitation, ajouta-t-elle, je souffre beaucoup, et vous pourrez lui affirmer que ce n’est pas d’un mal imaginaire.

Ces derniers mots furent prononcés avec l’accent du reproche ; ils allèrent frapper au cœur de Valentine ; et la tristesse qu’elle en ressentit, résista même au souvenir d’Anatole.



XXIX


Depuis ce jour, madame de Saverny ne goûta plus aucun repos. Persécutée par son frère, pour céder au désir de M. d’Émerange, dont la malignité inventait à chaque instant un nouveau moyen de la compromettre, et ne cessait de la menacer d’abandonner madame de Nangis à son ressentiment ; poursuivie par la jalousie de sa belle-sœur ; effrayée des transports de l’amour d’Anatole ; Valentine, était dévorée de cette inquiétude qui précède le malheur. Ne sachant plus comment y échapper, elle confia à M. de Saint-Albert le projet qu’elle formait de partir