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rieur d’une chapelle de l’abbaye de Saint-Denis, par un anonyme. »

— Ah ! le succès qu’il obtient, dit madame de Réthel, nous promet que l’auteur ne gardera pas longtemps son secret ; d’ailleurs les amateurs vont s’empresser d’acquérir cet ouvrage pour en décorer leurs galeries ; et l’on sait que, pour la plupart de ces amateurs, le nom du peintre a presque autant de prix que le mérite du tableau.

— Si je savais que celui-là fût à vendre, dit Valentine, je ferais de grands sacrifices pour l’acheter.

— Vous le payeriez peut-être trop cher, reprit le commandeur ; chargez-moi du soin de cette affaire ; je connais la personne qui préside aux expositions du Louvre ; il est par sa place dans la confidence de tous les artistes ; et je suis sûr qu’il m’indiquera le moyen d’obtenir à peu de frais le tableau que vous désirez.

Un regard plein de reconnaissance, fut le seul remercîment de Valentine. L’idée de posséder bientôt ce charmant ouvrage, qui ne pouvait avoir été fait ou commandé que pour elle, remplit son âme d’une douce joie. Quelle manière ingénieuse, se disait-elle de m’assurer de son souvenir ; et comment pourrai-je oublier celui qui se rappelle sans cesse à mon cœur par tant de preuves d’amour !