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XX

Un ange.

» Oh ! mon Dieu ! pardonne ! je voulais mourir… et tu en voies un ange à mon secours !… Cette figure divine, cette madone, le premier amour de mon âme, je l’ai vue, elle m’est vpparue comme un être céleste… au milieu du temple encore parfumé de l’encens qu’on venait de brûler sur les autels… J’ai reconnu son regard, son divin sourire… j’ai entendu sa voix… elle a parlé de pitié… de consolation. J’ai senti mon cœur battre à ses accens… ils venaientdu ciel… oh ! oui, le ciel seul peut inpirer de si douces paroles… C’est lui qui livre cet ange à mon adoration pour me rattacher à la vie… c’est lui qui m’ordonne de lui obéir comme à ma Providen ce… Ah ! béni soit le jour qui a changé le sort du fils aban donné !… Non, il n’a point encore assez souffert pour méri ter la protection de Sophie… pour obtenir le droit, de l’adorer !… de l’adorer seulement, et toujours !…


XXXV

LA BONNE ACTION


— Ah ! bénie soit la providence qui m’a choisie pour réparer tant de malheurs et d’injustice ! s’écria madame d’Egmont.

Et des larmes abondantes tombèrent sur la dernière page dta manuscrit qu’elle venait d’achever.

— Oui, je le sens à l’exaltation : qui s’empare de mon cœur, c’est le ciel lui-même… qui m’ordonne d’aimer, de secourir cette victime de l’orgueil… c’est Louis, qui, du fond de sa tombe, me crie de protéger son frère !… Ah ! que ne puis-je faire honte à ce père dénaturé… à ce monstre de vanité qui vit dans la puissance, dans les grandeurs, sans que le sou venir du fils qu’il délaisse trouble un instant sa sécurité d’é-